Qu’est-ce qu’un vin « de garde » ?

C’est un vin qui peut être conservé plusieurs années en cave tout en se bonifiant. En effet, c’est une matière vivante qui continue d’évoluer après sa mise en bouteille où de nouveaux arômes se développent au cours de son évolution. On dit qu’il est à son apogée lorsqu'il atteint l’âge idéal. C’est-à-dire que c’est le meilleur moment pour le boire et profiter de la complexité de ses arômes. Cet âge idéal est bien sûr propre à chaque vin, selon ses caractéristiques, crus et régions. On distingue les vins de moyenne garde qui se conservent entre 5 et 10 ans, ceux de longue garde entre 10 et 20 ans et enfin ceux de très longue garde au-delà de 20 ans.
Attention, tous ne se perfectionnent pas avec le temps et il est préférable pour certains d’être dégustés dans leur jeunesse pour garder leurs arômes (entre 2 et 5 ans).

Les principales caractéristiques :
Pour qu’un vin puisse se garder et donc vieillir le plus longtemps possible, trois facteurs sont importants lorsqu’il est dans sa jeunesse : une acidité marquée, des tannins puissants ainsi qu’un taux d’alcool élevé. Certains cépages sont connus pour donner des tannins puissants et une acidité élevée. C’est par exemple le cas du Cabernet Sauvignon utilisé dans le bordelais, de la Syrah dans la Vallée du Rhône ou du Tannat (Madiran) dans le Sud-Ouest.
Avec le temps, l’acidité s’équilibrera. Quant aux tannins ils permettront au vin de s’oxyder moins rapidement et s’adouciront petit à petit tout en gardant une belle charpente.

Les autres facteurs d’influence secondaire sont : le millésime, le terroir, les techniques de vinification et les conditions de conservation du vin.

Pourquoi le vieillissement ?
De manière plus détaillée, en évoluant, l’acidité, les tannins (pour les rouges), et le taux d’alcool vont se fondre pour révéler un ensemble harmonieux : une texture soyeuse et équilibrée, des arômes de fruits mûrs, parfois confiturés, tandis que d’autres arômes dits « tertiaires » apparaissent et apporteront délicatesse et profondeur. Le vin se complexifie (avec des arômes de sous-bois et fruits rouges, de truffe ou de cuir pour les rouges ; des arômes de fruits secs, de miel et de fleurs séchées pour les blancs).

On parle de déclin, lorsque le vin a pris des notes de sous-bois, puis de décomposition. Il perd sa couleur et l’on retrouve un dépôt au fond de la bouteille. Il a perdu son fruit, sa structure. Vous avez trop attendu pour le boire !

Recommandations :
Si vous souhaitez acquérir quelques pépites, voici une liste non exhaustive de vins que vous pourrez garder une bonne paire d’années (si bonnes conditions de vieillissement) :

  • Bordeaux : Grands Crus du Médoc (Pauillac, Margaux, Pessac-Léognan…), Saint-Emilion Grands Crus (Classés) et Pomerol
  • Bourgogne : Premiers Crus et Grands Crus tels que Pommard, Volnay, Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée (Romanée-Conti) …
  • Vallée du Rhône : Côte-Rôtie, Hermitage, Cornas, Châteauneuf-du-Pape…
  • Vallée de la Loire : Chinon, Bourgueil, Saumur-Champigny…

N’oublions pas les vins dits “moelleux” ! En effet, le sucre ralentit la détérioration du vin et l’aide à se préserver. Les grands vins liquoreux ont donc généralement un très bon potentiel de garde.

  • Bordeaux : Sauternes, Barsac, Loupiac
  • Alsace : Vendanges tardives ou Grains Nobles (Gewurztraminer, Riesling, Pinot Gris…)
  • Vallée de la Loire : Coteaux du Layon, Quart-de-Chaume, Vouvray…
  • Sud-Ouest : Monbazillac, Jurançon
  • Languedoc Roussillon : Banyuls, Maury…
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